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Une IA permet désormais de savoir quel politicien et quels sujets sont les plus présents à l’antenne

Des chercheurs de Stanford ont créé un outil pour analyser quantitativement la distribution du temps d’antenne sur les chaînes américaines. Attention spoiler, Donald Trump gagne à la fin.

« Virus chinois ». Depuis février 2020, c’est le mot le plus répété sur les trois principales chaînes de télévision américaines – CNN, Fox, et MSNBC. Grâce à une intelligence artificielle (IA) baptisée le Stanford Cable TV News Analyzer, des chercheurs de l’université de Stanford ont systématisé le décompte du temps de parole alloué à telle personnalité publique ou à tel sujet dans les médias télévisuels américains. Un gain de temps pour les rédactions, un gage de transparence pour le public. 

Capture d’écran – Stanford University

Qui et quoi sur nos écrans ? 

Si le coronavirus monopolise les écrans, l’IA montre (surprise !) que parmi les 1 482 personnalités répertoriées, Donald Trump a eu le plus de temps d’antenne, soit 229 389 minutes depuis 2010. En moyenne, il est bien plus présent que Joe Biden (31 960 minutes), son concurrent dans la prochaine élection présidentielle de novembre 2020.

Le seul homme politique français intégré à l’outil est Emmanuel Macron, qui comptabilise 1 654 minutes d’antenne sur les chaînes américaines. Vous pouvez faire le test ici en utilisant le Stanford Cable TV News Analyzer.

Capture d’écran – Stanford University

Identifier les biais

Cette automatisation permet de soulager les rédactions, qui devaient jusqu’à présent faire ce travail à la main. « En permettant aux chercheurs, aux journalistes et au public de mesurer quantitativement qui et quoi est le plus présent sur nos écrans, l’outil peut aider à identifier les biais et les tendances dans la couverture des informations sur les chaînes de télévision », explique le chef de projet Maneesh Agrawala, cité par The Next Web. Une fois mesurées, les différences de traitement pourraient ainsi être ré-équilibrées. 

Par exemple, l’IA permet d’identifier le gap de genre à l’écran : soit plus de 8 000 minutes d’antenne en moyenne par mois de moins pour les femmes, en janvier 2020. Pire, l’outil montre objectivement que cette tendance est stable depuis 2010. 

Capture d’écran – Stanford University

Évidemment, un certain recul est nécessaire. Comme tout système automatisé, ces analyses simplifient la réalité : les personnes visibles à l’écran sont jugées sur leur apparence physique. Sont donc exclues, les personnes non-binaires ou trans. 

La reconnaissance faciale, un usage controversé

Autre point sensible : l’utilisation de la reconnaissance faciale qui est sujette à controverse, notamment en raison de son  taux d’erreur sur les individus non-blancs. Le Stanford Cable TV News Analyzer est basé sur les images stockées par l’API controversée d’Amazon Rekognition Celebrity Recognition. Mais, Amazon n’a pas communiqué sa définition d’une « personnalité publique ». 

En dépit de ces imperfections, l’IA pourrait permettre de redresser la barre avant les élections américaines qui auront lieu en novembre prochain. Depuis 1986, en France, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) « protège le pluralisme politique ». L’autorité contrôle le temps dédié aux hommes et femmes politiques dans la presse écrite, à la radio et à la télévision – strictement en période électorale, mais également de manière générale tout le reste de l’année. 

Source : The Next Web

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Marion SIMON-RAINAUD